Un changement dans les habitudes des consommateurs et un recul du tourisme
De plus, on a pu constater que les ménages français, soucieux de profiter du temps présent, ont accentué leur consommation que l’on pourrait qualifier de réconfortante et compensatrice. Par exemple, en Ile-de-France, les enseignes Franprix avaient constaté, dès le samedi 14 novembre, une hausse de 20 % de la fréquentation ; entrainant ainsi une augmentation de leur chiffre d’affaires de 17%. Néanmoins, cela n’a pas bénéficié aux sites de commerce en ligne puisqu’aucun pic des ventes n’a été remarqué.
Le terrorisme a également eu un impact considérable sur le tourisme international puisque les départs précipités et les annulations se sont multipliés les jours suivants les attentats. Il a aussi été observé une baisse de 20 à 30 % des fréquentations hôtelières.
Le jour suivant les attentats du 13 novembre, grands magasins, restaurants et théâtres ont fermé. Leur fréquentation a extrêmement baissé : on relève une diminution d’environ 50 % aux Galeries Lafayette et de 30 % au Printemps durant la semaine suivant les attentats. Pour tranquilliser la clientèle, de nouvelles mesures ont été prises, ce qui a suscité des coûts notables pour différentes enseignes. Aussi, un grand nombre de professionnels ont décidé d’annuler salons et congrès, ce qui s’est traduit par l’annulation de 85 à 90 % des commandes auprès des traiteurs. De même pour les salles de spectacles, forcées de modifier leurs programmations en remettant certaines représentations à plus tard. Les petites salles, n’étant pas forcément assurées contre des annulations, ont reçu un soutien financier, provenant d’un fond d’aide, pour compenser les pertes d’argent engendrées par les attentats. A la suite des évènements, l'attractivité des entreprises a aussi été touchée. En effet, les conseillers du commerce extérieur, qui reçoivent l'avis des étrangers sur l'économie française, ont relevé une dégradation conséquente de l'opinion sur la sécurité en France. Cela a eu impact sur les choix d'investissements faits par les grandes entreprises. L’économie française fut aussi touchée par le coût des mesures mises en place afin de lutter contre le terrorisme et par les dépenses publiques pour la défense et la reconstruction.
Malgré cela, on relève que les récents évènements n'ont pas eu d'impacts notables sur la croissance de l'économie du pays, ils ont cependant eu un impact sur l’économie en elle-même. Le premier évènement de ce type a d’abord été considéré comme une étape à surmonter. Il s’agissait donc de s’adapter momentanément avant de revenir à l’état initial.
La réalité fut toute autre puisque les évènements se sont enchaînés, ce qui a poussé l’économie à s’adapter durablement à la menace terroriste et non plus momentanément. Ceci implique notamment une modification de la nature et de la quantité des dépenses publiques.
Les coûts nécessaires pour l’indemnisation aux victimes et la lutte anti-terroriste
Après les attentats du 13 novembre, la Mairie de Paris a annoncé une aide, d’un montant de 600 000 euros, perçue par les quinze commerçants parisiens touchés de manière directe par les attentats, soit environ 40 000 euros chacun, dans le but de financer les travaux indispensables à leur réouverture et compenser la perte d’argent due à leur fermeture. Aussi, le fond de garantie des victimes du terrorisme, le FGTI, accorde aux blessés, à leurs proches et aux familles des disparus une aide pour affronter leurs dépenses hors-normes. Il dédommage également les victimes et les héritiers des personnes décédées pour les préjudices corporels et moraux qu’ils ont subi.
Néanmoins, la lutte contre le terrorisme ne se fait pas seulement par la seule prise de mesures intérieures. Elle se fait principalement par une lutte à l’extérieur. Ainsi, le gouvernement français a dû augmenter de 35% son budget sécurité après les évènements du 13 novembre 2015. Pour ces mesures, l’Etat a déboursé 815 millions d’euros en 2016 au lieu des 600 qui étaient prévus. Les opérations militaires lancées en Syrie, qui n’avaient pas été envisagées, ont donc engendré près 200 millions d’euros supplémentaires. Enfin, la facture, que doit payer l’Etat et dans laquelle les interventions de l’armée à l’étranger ne sont pas comptabilisées, s’élève à 1,77 milliards d’euros.
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